Bonjour !
Devrons-nous raser plus de foret pour installer plus de logement ? Devrons-nous adopter d'une certaine manière les mesures du GIEC visant à faire beaucoup de logement public ?
Tout d'abord il convient de nous interroger sur l'échelle à laquelle nous parlons. On ne peut pas prendre ce problème sous un angle international, car les situations selon les pays sont tout à fait différentes.
Tous ces pays ont un taux de fécondité en dessous du seuil de renouvellement selon la Banque mondiale en 2016 (parfois compensé par de l'immigration) : Sri Lanka, Malaisie, Bahreïn, Jamaïque, Géorgie, Uruguay, Koweït, France, Vietnam, Azerbaijan, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Irlande, Corée du Nord, Qatar, Brunei, Nouvelle-Zélande, Colombie, Suède, Australie, Islande, Etats-Unis, Barbade, Costa-Rica, Chili, Bahamas, Trinité-et-Tobago, Russie, Emirats arabes unis, Biélorussie, Brésil, Cuba, Norvège, Liban, Albanie, Danemark, Lettonie, Lituanie, Belgique, Monténegro, Iran, Pays-Bas, Finlande, Chine (et oui, ça fait étrange, le taux de fécondité par femme moyen n'est que de 1.6 environ), Arménie, Bermudes, Canada, Estonie, Roumanie, République tchèque, Slovénie, Suisse, Macédoine, Bulgarie, Allemagne, Autriche, Thaïlande, Luxembourg, Ukraine, Serbie, Sainte-Lucie, Malte, Hongrie, Japon, Liechtenstein, Slovaquie, Maurice, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Italie, Chypre, Espagne, Grèce, Pologne, Portugal, Moldavie, Corée du Sud.
Donc nous voyons bien que ce problème ne touche pas tous les pays.
Ainsi quand vous vous demandez "devrons-nous adopter d'une certaine manière les mesures du GIEC visant à faire beaucoup plus de logement public", la réponse est, du point de vue de tous ces pays : absolument pas, rien ne va vraiment changer pour nous niveau démographie.
Si je regarde au niveau français, on serait environ 76 millions en 2100 contre 67 millions aujourd'hui. En bref, une augmentation très facilement gérable, assurément.
En prenant une hypothèse médiane qui est que la population serait de 11 milliards en 2100. Si je rapporte ce chiffre à la population actuelle, cela correspond à une augmentation par un facteur de 1.46 (environ), soit 46% d'augmentation. Alors est-ce que des politiques austères de logement collectifs semblables à l'URSS devraient être mis en place pour contrer cette augmentation ? Aucunement. En vérité les choses continueront extrêmement probablement comme elles font déjà. Le phénomène d'étalement urbain continuera son chemin. A ce prix seront sûrement sacrifiées des forêts, il est vrai, mais un nombre assez faible par rapport à la totalité de la superficie forestière de la Terre (d'autant plus si, à côté, on replante en masse).
Et étalement urbain ne se fait pas forcément en corrélation avec déforestation, comme le témoigne la France : les ères urbaines ne cessent d'augmenter. Pour autant, la superficie forestière elle aussi.
Ce problème sera majoritairement celui des pays subsahariens, qui vont devoir mettre en oeuvre des politiques de logement durable, mais qui jouissent de larges surfaces bâtissables sur leur territoire.
D’ailleurs que penser vous des déclaration de Michael Mann, professeur à la Penn State University: "Les États-Unis ne sont pas prêts à faire face à une élévation d'un mètre du niveau de la mer d'ici 2100. Il suffit de regarder ce qui s'est passé à la suite des ouragans Sandy, Katrina ou à Houston. Ou en Caroline du Nord", déclaré à l'AFP ? Resté vous convaincu par l’efficacité des digues. Logique étant donné que ce personnage n'avance aucun argument mais son statut m’interpelle, ainsi que le projet grand U de New York qui ne donne plus de signe de vie depuis quelques années(du moins pas dans mes recherches)
Effectivement, il n'avance aucun argument. Mais si on adopte une vision centrée sur les infrastructures actuelles et la montée des eaux il a entièrement raison : au vue de la situation actuelle du pays, les Etats-Unis ne sont pas préparés pour faire face à une telle montée des eaux. Il ne prend pas en compte les évolutions futures. Le prouve d'ailleurs la suite de son propos : il compare cette montée des eaux aux ouragans, comme si les eaux montaient d'un seul coup.
La vérité est que la montée des eaux, si elle a lieu (ce qui sera extrêmement probablement le cas) sera, évidemment, progressive, comme en témoigne le graphique du GIEC selon tous les scénarios (du plus positif au plus négatif) : https://www.senat.fr/rap/r15-014/r15-0142.gif
Dans le scénario médian, la progression est sensiblement linéaire. Dans le pire scénario (réchauffement de 8.5°C), elle est exponentielle, mais reste constante : 0.10m en 2020 (j'arrondis beaucoup), 0.2 mètres en 2040, 0.35 mètres en 2060, 0.55 mètres en 2080, 0.8 mètres en 2100 (selon la moyenne des résultats du niveau de la mer selon le scénario 8.5°C.
Si l'on prend les pires des prédictions pour le pire des scénario, on a :
0.15 mètres en 2020, 0.27 mètres en 2040, 0.45 mètres en 2060, 0.75 mètres en 2080 et 1 mètres en 2100.
Je pense donc, sans trop m'avancer, supposer que les populations du littorales et leurs organisations politiques ne vont pas rester un siècle entier passif devant une augmentation du niveau de la mer, et que, si les populations constatent qu'il est trop tard pour ralentir le niveau de montée des océans, des politiques seront mises en place pour l'endiguer. Sauf à considérer qu'elles regarderont passivement l'eau monter, détruisant leurs villes et leurs maisons lentement au fur et à mesure. Ce qui me semble assez peu probable, en particulier pour une ville développée comme New York.
Vous évoquez d'ailleurs ce sujet par la suite, en parlant du projet grand U. Il ne s'agit pas en vérité d'un seul projet, mais d'un ensemble de petits projets détaillés dans un dossier de 276 pages que voici : http://www.rebuildbydesign.org/data/files/675.pdf
Ce projet est pour le moment théorique, et n'est pas mis en place pour une raison très simple : il n'y a pas actuellement de nécessité absolue de le faire.
Cependant, notons tout de même que New York a déjà investi 500 millions de dollars dans ce domaine.
De plus ne pensez pas que des projets similaires sont inexistants physiquement dans la région : le littoral de Staten Island et Far Rockaway est protégé par plus de 15 kilomètres de dunes déjà installés. La ville a également validé un projet de digue à Staten Island. D’une longueur de plus de sept kilomètres.
Le maire a déclaré que le coût total serait de 10 milliards de dollars pour New York. Evidemment qu'une telle somme n'est pas dépensée dans l'immédiat. Un mandat de maire dure 4 ans, et s'il est pragmatique il pense en priorité à sa réélection, et de telles dépenses d'un coup auraient creusé grandement le déficit de la ville sans n'apporter aucun bénéfice économique immédiat aux citoyens. En revanche, vous vous doutez bien qu'à partir du moment où le niveau de l'eau sera perceptible par la population, voire commencera a engendrer des dégâts au niveau des ports, et dans le pire des cas aux populations du bord direct de mer, le maire qui stoppera ce phénomène sera réélu avec une large majorité..
1) Pensez-vous que l'orientation idéologique que promulgue les collapsologues, les écologiste ou les survivalistes (décroissance, préservation des ressources, préparation) pourrait provoquer un rejet de la transition énergétique obligatoire ? Car concrètement, si se n'est peut être l'écologie, les autre mouvement idéologique on tout à y perdre.
Leur idéologie engendrerait un rejet massif, c'est évident. Prenons la décroissance, par exemple (parce que, les collapsologues ne proposent en soi rien, ils ne font que développer une théorie et penser à ses effets, et les survivalistes imaginent comment vivre après un effondrement sans envisager le fait d'empêcher cet effondrement, d'ailleurs souvent ils le font plus dans la crainte d'une guerre nucléaire que dans la crainte d'un effondrement écologique, ils ne proposent aucune solution politique mais des solutions individuelles). Tout d'abord ne confondons pas décroissance et écologisme. je suis écologique politiquement parlant, mais je ne suis aucunement décroissant.
Bref, la décroissance. Un joli mot sur le papier : consommer moins, utiliser moins de ressources.. sauf que qu'est-ce que cela signifie ?
En effet, comment on accède à la décroissance ? Ce n'est pas un levier que l'on actionne, comme dit Philippe Mösching. Pour arriver à une décroissance, il faut augmenter considérablement les taxes (à plus de 60%, par exemple), émettre des interdictions de consommation, encadrer durement les activités, etc.
Cela engendrerait évidemment une faillite économique (parce que la décroissance, c'est un synonyme de récession, et la dernière fois que la France a été en récession, c'était en 2008, et je doute que qui que ce soit ait considéré la crise économique comme un bienfait).
Qui dit décroissance dit hausse considérable du chômage (les entreprises voyant leurs revenus baisser), perte pharaonique du pouvoir d'achat (et quand on sait que lorsque l'on augmente les taxes sur le Diesel on créée en France un mouvement comme celui des Gilets Jaunes, on ose imaginer les répercussions sociales d'une décroissance continue), baisse de l'innovation également (alors que celle-ci est bénéfique écologiquement). Dans un contexte de perte du pouvoir d'achat (et même globalement sans), un ménage à tendance à se tourner vers le produit le moins cher rependant à son besoin. Dans un contexte de décroissance, les produits bios, éthiques, n'utilisant pas d'huile de palme, donc plus chers que les autres, seraient pénalisés.. ironie du sort.
Bref, je pense en effet que de telles mesures ne seraient jamais unanimement acceptées, et vous le dîtes très bien vous-même.
Après il faudrait définir le terme "transition énergétique obligatoire" ? Vous dites qu'un rejet pourrait se faire au niveau des transports. Un rejet est, pour moi, impossible, et c'est assez simple à comprendre : sans transition énergétique la société fonctionne majoritairement au pétrole qui verra selon l'ADEME son prix au baril passer de 70 aujourd'hui (très arrondi) à 135 dollars en 2030 et 250 dollars en 2050. Dans ce contexte, même si l'on met l'écologie de côté, la transition énergétique sera un sujet majeur pour les populations (en particulier les plus populaires) qui verront leur perte de pouvoir d'achat diminuer énormément. Pour y répondre, les gouvernants pourront certes baisser les taxes sur le pétrole mais les prix continueront d'augmenter. Ils mettront probablement en place des mesures de financement de véhicules électriques (qu'importe la batterie, je ne parle là tout de suite que d'économie), à hydrogène, à biocarburants etc. C'est d'ailleurs ce que prédit l'ADEME qui prévoit que 60% minimum des ventes de véhicules seront des véhicules électriques en 2050, que le transport de marchandises par voie ferroviaire aura considérablement augmenté au détriment des camions thermiques etc.
L'augmentation des taxes en France à plus encouragé les gens à enfiler des gilets jaunes qu'a se procurer des voitures électriques( je sais qu'il s'agit là d'un mauvais exemple étant donné que les voiture au lithium sont de mauvaises solutions, j'ai pris cette exemple comme image avec les automobiles que vous présenté sur ce site).
Parce que le problème n'était pas celui d'une hausse du prix du pétrole mais d'une hausse de taxes.
Et qui est clairement en "faveur" de nos crises, média alarmiste et opportuniste de la moindre information sensationnelle, collapsologue qui dise qu'il nous reste deux-trois ans, dixit Servigne, qui nous annonçait la même chose pour avant 2020… Ce type c'est le Pic Oil sérieux il "véhicule" ces idées, pas très étonnant mais tout-de-même(comme mon humour d’ailleurs). Ou même l'élargissement notoire des communautés et des chaines YouTube parlant du sujet, que vous avez vous même critiquer sur ce site
La peur pourrait peut-être accélérer la prise de décisions (même si personnellement je ne vois pas cela comme un bon facteur de mouvement). Mais je considère que des gens comme Servigne sont plus dangereux qu'autre chose, en ce qu'il détruit littéralement des vies (boum très fort d'éco-anxiété chez les jeunes, notamment, et perte d'espoir devant des discours si fatalistes et vecteurs d'apocalypse). Cependant, on peut imaginer qu'en 2030, lorsque la société sera encore debout, sa crédibilité en prendra sérieusement un coup… (vous le dîtes très justement, c'est déjà le cas maintenant que ses déclarations sur un effondrement "très probable" refont surface).
Aussi, lorsque je parle autour de moi très peu (pour ne pas dire personne) savent ce qu'est la collapsologie, ou encore le théorie de l'effondrement. Si certaines chaînes YouTube prennent de l'ampleur, il ne faut pas non plus oublier que l'impact sur une population totale est assez faible. On est parfois confrontés sur Internet a un phénomène de vision de niche : quand on est au contact d'une communauté on a l'impression de la voir partout, étant donné que les algorithmes nous redirigent vers des contenus similaires à ceux que nous avons déjà visionné, et d'autant plus lorsque nous faisons d'importantes recherches sur le sujet. Pour autant, lorsque l'on en sort, on se rend compte que l'impact de ces théories sur la population est en général assez faible (je me plais souvent à dire que si Internet était représentatif de la population, on aurait eu Asselineau au second tour, compte tenu de l'omniprésence de ses militants en ligne).
2) Et dernière. Vous présentez sur des commentaires de vidéo Youtube, comme un étudiant, est-ce-que la rentré risque de diminuer la fréquence de parution de vos articles ? Je le comprendrais, bien évidemment, mais en tant que lecteur avisé de votre site. J’apprécierais être fixé sur ce sujet. Étant donné que vous avez prévu de nombreux articles encore (onglet espace, captivante comme idée) ou bien même des vidéos youtubes .
J'attend votre réponse, navré d'ailleurs si cette question parait vertigineuse tant elle est longue.
Le rythme pourrait diminuer, mais soyez assuré que le site continuera de tourner, j'ai d'ailleurs de nombreuses pages de prévues (certaines en cours de rédaction) ! Pas de souci de ce côté là !
PS : Si vous avez des recommandations de contenu, je suis toujours preneur !
Bonne soirée !